jeudi 13 janvier 2011

Sancerre Les Romains 1989 (Gitton P&F)

Quand on pense que cette honorable maison de Ménétréol-sous-Sancerre a encore des stocks de vieux millésimes de crus comme celui-ci, disponibles à la vente, et à des prix des plus raisonnables ! Je pense que peu de consommateurs se rendent compte à quel point les meilleurs vins de Sancerre (qui sont, après tout, produits à partir du sauvignon, qui n'est pas particulièrement réputé pour la longévité !) peuvent se bonifient sur de nombreuses années, pour devenir toute autre chose que de simples vins "de soif" ...
Un cru à personnalité marquée
Très belle robe, or jaune assez profond, lumineux.
Etonnante fraîcheur au nez, qui n'est pas aussi marqué par des notes grillées que beaucoup d’autres vins de ce millésime caniculaire… Des nuances de thé, de fumé, de miel se révèlent, des arômes délicatement intenses.
Fascinant ! Au palais le vin impressionne non seulement par sa richesse mais aussi par sa retenue. Riche et charnu oui, mais ce n’est pas un vin opulent, il se montre très digeste. L’attaque gustative révèle des arômes inattendus, de pêche jaune mûr et un côté fumé. Etant donné son âge on ne pourrait pas espérer une meilleur harmonie de ses composants, c’est une grande réussite pour cette année lointaine et caniculaire. A déguster jusqu’en 2018, voire au-delà …

La température de service de 13° était bonne. Nous l'avons dégusté juste comme ça, en apéritif, si j'avais prévu un homard à la crème par exemple le vin ne se serait pas plaint, il se serait trouvé vraiment mis en valeur.
Vous l'avez compris, un grand Sancerre de gastronomie, inoubliable.

mardi 11 janvier 2011

Grands-Echézeaux 1996 (R. Engel)

Ce beau flacon somnolait dans la cave depuis une dizaine d'années, en attendant son moment de gloire. Confié par le domaine pour illustrer une page de Bourgogne Grandeur Nature. Et puis, arrivent les fêtes de fin d'année 2010 dont l'un des points forts serait le repas du réveillon chez ma belle-mère, en Bourgogne. Je savais qu'un civet de sanglier serait de la partie, pour lequel était prévu un Côte-Rôtie, et des fromages de qualité, notamment un Epoisses de chez Berthaut ! Et là, ce Grands-Ech est venu tout de suite à l'esprit.
La robe soutenue présentait une évolution normale, aux reflets légèrement ambrés. Au nez, une forte personnalité, expressif, mêlant notes subtiles de cuir et de sous-bois sur un fond richement fruité. Touches épicées, note de bois exotique. Complexe, quelle beauté ! La bouche s'est révélée aussi inoubliable, autant de caractère que le nez, belle tenue avec des restes de structure tannique encore présentes, volume et équilibre parfait, riche, racée, et finissant sur une longueur impressionnante .... Le mariage avec le Berthaut et ses confrères s'est avéré fort heureux, le Grands-Echezeaux ne s'est pas laissé marcher dessus, il nous a régalé. Encore une illustration du (relatif) beau rapport qualité-prix de cette appellation quand on le compare avec les voisins. Bravo à Philippe Engel, et merci !