lundi 28 mars 2011

Dom. du Vieux Télégraphe 1990

And another one bites the dust, as Freddie used to sing.... This estate, as any lover of Châteauneuf-du-Pape will be aware, is one of the stalwarts of the appellation's number one division and has been for ages, under the attentive guiding hands of the Brunier family. A single cuvée only of red and one only of white, but what quality, year in, year out.
Looking back in my records (wasn't I thorough when I was younger!) I see that I bought this in 1992, one dozen bottles, direct from the estate at the price of 70 francs, ie. 10.67 euros. Weep with me friends as we reflect on the ever-rising cost of fine wine; this one costs about four times as much now when it reaches the shelves, and rapidly takes off for bottles that have any age.
Quintessential Châteauneuf!
Anyway, to get back to the essentials, Télégraphe takes a long time to reach its plateau of complex, aromatic harmony, and for years as I drank my way through the dozen I was just a tad underwhelmed, particularly given the quality of the vintage. And then, a couple of years after downing the 11th bottle, the sole survivor's take time came up, and boy had it matured in those two years. Beautifully pungent, a fine classic Châteauneuf bouquet, spicy, peppery, dried herbs, a touch of leather... For me Télégraphe's force resides in its harmony: where many others go overtly animally or spicy with time, this wine develops a harmonious, refined bouquet reminiscent of many things but never dominated by one aroma type. Great finesse in a beefy southern appellation not particularly renowned for that quality. No doubt a question of terroir - the estate lies on the famous La Crau plateau, in the south-east of the appellation - and certainly also one of having the right proportions of the different grape varieties for the soil. Also one of observation, picking at perfect ripeness, never over-ripeness, making the wine as naturally as possibly, just the necessary extraction, and knowing when to take it out of the foudres and get it into bottle... A question of know-how handed down through the generations, and observation and minute refinements as the vintages pass. Definitely one of the great estates of the Rhône valley, and of France.

lundi 7 mars 2011

Saumur-Champigny Clos Moleton 2001 (Dom. de Saint Just)

Ahhh, la dernière bouteille ... Dommage, mais "all good things come to an end", comme nous disons chez moi. Ce n'est pas grave, car ce qui est agréable pour un amateur de vin, c'est qu'il y a tellement de vins produits qu'on sait qu'en cherchant on va toujours trouver un nouveau petit bijou quelque-part ! La vie est faite de rencontres qui durent une demi-heure (si on n'a qu'un verre à déguster), une soirée (si c'est une bouteille), ou (si on a pu acheter un lot du vin) des mois ou des années.
Cette rencontre rentre dans le dernier cas de figure. Une vraie occasion : je suis allé jeter un coup d'oeil dans un entrepôt de déstockage où étaient vendus divers produits à prix cassé, et j'ai trouvé ce vin. Une palette entière de ce vin ! Sans doute un resto qui a fait faillite. Ne connaissant pas le domaine, mais intrigué par son apparence, par le fait qu'il semblait être la production d'un cru précis (donc peut-être avec un caractère affirmé), j'ai pris une bouteille pour tester. Une dé-lice. Et vendu à 3,50 € la bouteille, alors que le prix propriété, me renseignait le site du domaine, tournait autour des 15 € (et aujourd'hui est de 20 €). Affaire en or !
Evidemment j'ai foncé le lendemain pour en prendre du stock, pour chez moi et pour chez les beaux-parents, où toute la famille a l'habitude de se retrouver de temps en temps autour d'une bonne tablée (c'est en Bourgogne, quand même !)

Le dernier flacon :-(
A 10 ans d'âge le Clos Moleton 2001 est encore dans le force de l'âge. Robe sombre, présentant une évolution normale pour son âge. Nez expressif marqué par le truffe, minéral, avec fruits noirs et nuances épicées en arrière-plan. Belle présence en bouche, concentré, tendu, nuances de cuir et de graphite avec des tanins soyeux qui se révèlent après quelques secondes. Une bouche rigoureuse, précise, un brin austère. Et une finale fraîche, épicée, intense et très persistante. Facile à marier à plein de mets.
Voilà un vrai champigny de garde, grand vin rouge de la vallée de la Loire, grand vin de France, qui est indiscutablement à des années-lumière des vins faibles et sans caractère portant l'appellation, qu'on vous vend dans les bistros parisiens. Ce millésime a sans doute encore 4-5 ans d'apogée devant lui ; les grands millésimes (2001 n'en était pas) iraient encore plus loin, je pense.
Bon, maintenant reste à rendre visite à M. Lambert et son clos Moleton, histoire de comprendre le comment et pourquoi .... 

jeudi 13 janvier 2011

Sancerre Les Romains 1989 (Gitton P&F)

Quand on pense que cette honorable maison de Ménétréol-sous-Sancerre a encore des stocks de vieux millésimes de crus comme celui-ci, disponibles à la vente, et à des prix des plus raisonnables ! Je pense que peu de consommateurs se rendent compte à quel point les meilleurs vins de Sancerre (qui sont, après tout, produits à partir du sauvignon, qui n'est pas particulièrement réputé pour la longévité !) peuvent se bonifient sur de nombreuses années, pour devenir toute autre chose que de simples vins "de soif" ...
Un cru à personnalité marquée
Très belle robe, or jaune assez profond, lumineux.
Etonnante fraîcheur au nez, qui n'est pas aussi marqué par des notes grillées que beaucoup d’autres vins de ce millésime caniculaire… Des nuances de thé, de fumé, de miel se révèlent, des arômes délicatement intenses.
Fascinant ! Au palais le vin impressionne non seulement par sa richesse mais aussi par sa retenue. Riche et charnu oui, mais ce n’est pas un vin opulent, il se montre très digeste. L’attaque gustative révèle des arômes inattendus, de pêche jaune mûr et un côté fumé. Etant donné son âge on ne pourrait pas espérer une meilleur harmonie de ses composants, c’est une grande réussite pour cette année lointaine et caniculaire. A déguster jusqu’en 2018, voire au-delà …

La température de service de 13° était bonne. Nous l'avons dégusté juste comme ça, en apéritif, si j'avais prévu un homard à la crème par exemple le vin ne se serait pas plaint, il se serait trouvé vraiment mis en valeur.
Vous l'avez compris, un grand Sancerre de gastronomie, inoubliable.

mardi 11 janvier 2011

Grands-Echézeaux 1996 (R. Engel)

Ce beau flacon somnolait dans la cave depuis une dizaine d'années, en attendant son moment de gloire. Confié par le domaine pour illustrer une page de Bourgogne Grandeur Nature. Et puis, arrivent les fêtes de fin d'année 2010 dont l'un des points forts serait le repas du réveillon chez ma belle-mère, en Bourgogne. Je savais qu'un civet de sanglier serait de la partie, pour lequel était prévu un Côte-Rôtie, et des fromages de qualité, notamment un Epoisses de chez Berthaut ! Et là, ce Grands-Ech est venu tout de suite à l'esprit.
La robe soutenue présentait une évolution normale, aux reflets légèrement ambrés. Au nez, une forte personnalité, expressif, mêlant notes subtiles de cuir et de sous-bois sur un fond richement fruité. Touches épicées, note de bois exotique. Complexe, quelle beauté ! La bouche s'est révélée aussi inoubliable, autant de caractère que le nez, belle tenue avec des restes de structure tannique encore présentes, volume et équilibre parfait, riche, racée, et finissant sur une longueur impressionnante .... Le mariage avec le Berthaut et ses confrères s'est avéré fort heureux, le Grands-Echezeaux ne s'est pas laissé marcher dessus, il nous a régalé. Encore une illustration du (relatif) beau rapport qualité-prix de cette appellation quand on le compare avec les voisins. Bravo à Philippe Engel, et merci !